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Campagne du Soldat Jean MAURATILLE

338éme Régiment d'Infanterie

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Jean MAURATILLE est appelé comme 2ème classe le 15 novembre 1908 au 29ème Régiment de Dragons au quartier Delort à Provins.

Il est nommé Dragon de 1ère classe le 28 juin 1901.

Il est mis en disponibilité le 23 septembre 1901, un certificat de bonne conduite lui étant accordé.

Il fait une période au sein du groupe territorial du 34ème Régiment d'Artillerie du 31 mars au 8 avril 1913.


Rappelé le 1er août 1914 il rejoint le 34ème Régiment d'Artllerie le 9 octobre 1914.



Le 34ème Régiment d'Artillerie séjourne au camp de Châlons. Puis, le 19 octobre, appuyant à l'ouest, il vient occuper les secteurs de Prosnes et de Prunay. Là, c'était la vallée de la Vesle, marécageuse par endroits, s'étendant sur une dizaine de kilomètres de largeur entre le plateau boisé qui constitue la montagne de Reims et le massif de Nauroy-Moronvilliers, que l'ennemi tenait en entier et au pied duquel étaient les lignes françaises.

De nombreux petiis bois offraient des couverts pour glacer les batteries et fournissaient les matériaux pour créer les abris de protection que l'on ne pouvait creuser dans le sol, car la nappe d'eau était peu profonde.

Dès cet hiver 1914-1915, les batteries du 34ème mirent au point la confection de casemates de pièces et d'abris boisés.

L'arrière-pays n'avait pas été trop ravagé lors du passage de l'ennemi. C'étaient les petites villes de Verzy, de Verzenay, de Villers-Marmery, installées sur les pentes de la montagne de Reims, de l'autre côté de la Vesle. La montagne de Reims est une sorte de promontoire tabulaire qui s'avance dans la région crayeuse. Ce promontoire, ou soubassement de craie, est constitué, au sommet, par des formations de sables, d'argiles et de pierres siliceuses, dites « meulières ». Sur ceite hauteur, la végétation est tout autre qu'en Champagne crayeuse.

Sur le rebord de ce plateau de la montagne de Reims, au-dessus de Verzy, l'initiative d'officiers du régiment fit organiser un observatoire, appelé en langage conventionnel « le Sinaï » qui dominait toute la région, surveillait l'ennemi dans un vaste fayon, repérait ses batteries, réglait les nôtres. A cet observatoire, s'en rattachaient d'autres, ce qui permettait de travailler par recoupements.

C'est à cette époque que commença à se préciser le mode de collaboration étroite qui devait exister entre l'artiller et l'infanterie : l'artilleur sans cesse alerté, prêt à répondre dans le minimum de temps à toute demande de tir. Pour cela, on créa des liaisons téléphoniques le plus souvent par des moyens de fortune, on dressa comme on put des cartes et des schémas de l'organisation ennemie avec appellations conventionnelles permettant au fantassin de préciser d'un seul mot l'objectif à battre, enfin, nos batteries maintenaient jour et nuit un personnel de garde prêt à tirer.

Cependant, la crise des munitions, quoique un peu moins aiguë, continuait à sévir et l'on devait se limiter à quelques tirs de réglage, quelques ripostes sur les batteries allemandes, quelques tirs sur tranchées à la demande de notre infanterie.

Les deux premiers mois de notre installation se passèrént sans gros incidents.



Jean MAURATILLE passe au 338ème Régiment d'Infanterie le 20 octobre 1914.



Les fronts vont se stabiliser après quelques actions locales comme celles d'Armancourt et de Dancourt les 4 et 5 octobre où le régiment fut particulièrement éprouvé.

La guerre de tranchées est commencée, nos patrouilles continuent à montrer leur activité. Le 20 octobre, une patrouille de quatre hommes se heurte à une forte reconnaissance allemande (30 hommes environ) commandée par un officier. Elle n'hésite pas à accepter le combat.

Le 8 décembre, l'ordre est reçu d'établir nos tranchées à 100 mètres environ des réseaux ennemis. Cela exige une avance de 800 mètres environ. Cette opération bien conduite réussit parfaitement. La nouvelle ligne occupée par le régiment est comprise entre les routes de Rouvroy – Fouquescourt et l'ouvrage sud-ouest de Maucourt.

Les Allemands tentent une attaque sur nos nouvelles tranchées qui est vigoureusement arrêtée. Le mauvais temps rend pénible le séjour dans les tranchées, le front reste calme, quelques bombardements sont cependant à signaler.

Le 13 janvier 1915, le 5ème bataillon attaque les tranchées ennemies et s'en empare.

Le régiment réussit de nouvelles progressions les 21, 25 et 26 avril malgré le bombardement de l'artillerie ennemie qui cause quelques pertes.

Dans la nuit du 1er au 2 mai, précédés d'un violent bombardement, les Allemands attaquent sur le front la 19ème compagnie. Les hommes reçoivent l'ennemi avec un sang-froid remarquable, quatre Allemands qui avaient réussi à aborder nos tranchées sont faits prisonniers, 35 cadavres dont celui d'un officier restent couchés devant les lignes, pendant que le reste s'enfuit.

Jusqu'à la fin de l'année, le 338ème continue à tenir un secteur avec des alternatives de calme et d'agitation.





Pendant cette période d'alternative, Jean MAURATILLE sera tué le 13 novembre 1915 au Pressoire (Somme).

Il est cité à l'ordre du Régiment le 4 juin 1919, brave soldat ayant toujours fait son devoir.

Il est décoré de la Croix de Guerre, étoile de bronze.


Un secours de 150frs est payé à la famille le 10 février 1917.